Une nouvelle stratégie pour faire face aux obstacles de plus en plus complexes auxquels sont confronté·e·s les enfants et les jeunes en situation de crise

Genève, 12 mai 2022 – S’attaquer aux obstacles à l’éducation de plus en plus complexes et interdépendants auxquels sont confrontés les enfants et les jeunes en situation de crise exige des coalitions plus larges, une réflexion commune et des solutions intersectorielles. Genève doit faire davantage pour relever ces défis. C’est pourquoi le Hub mondial de Genève pour l’éducation dans les situations d’urgence (Hub ESU) a lancé sa stratégie 2022-2025. Celle-ci définit des objectifs stratégiques – alors que le Hub ESU entame sa prochaine phase d’activités, un an après le lancement de l’initiative. L’éducation dans les situations d’urgence est un besoin pressant et multiforme; le le Hub ESU a le potentiel – et le devoir – de façonner et d’influencer les politiques dans le monde entier.

“Les quatre prochaines années sont cruciales pour nous!” – A déclaré l’ambassadeur Felix Baumann, représentant permanent adjoint de la Suisse auprès des Nations unies, lors de son discours d’ouverture de l’événement de lancement – “Elles sont cruciales pour notre planète, alors même que le changement climatique et l’insécurité alimentaire poussent davantage d’enfants dans la crise et les privent d’éducation. Elles sont cruciales pour la communauté internationale et permettront de savoir si nous avons réussi (ou échoué) à mettre en œuvre l’Agenda 2030. Et, plus important encore, elles sont cruciales pour les millions d’enfants et de jeunes qui risquent d’être déscolarisé·e·s en raison d’un conflit, d’une catastrophe ou d’un déplacement.”

Le Hub ESU bénéficiera de sa stratégie pour tirer parti des opportunités trouvées à Genève et ailleurs. Et il le fera désormais en partenariat avec un nouveau membre. Juste avant le lancement de la stratégie, le gouvernement du Canada a co-signé l’engagement du Forum mondial des réfugié·e·s de 2019 qui a créé le Hub, devenant ainsi le dernier État en date à y adhérer.

Dean Brooks, directeur du Réseau Inter-agences pour l’Éducation en Situation d’Urgence et coprésident du Comité directeur du Hub ESU, a eu l’honneur de présenter les intervenant·e·s qui ont chacun abordé l’un des trois thèmes centraux de cette nouvelle stratégie : catalyser l’action conjointe entre les secteurs pour faire progresser l’éducation dans les situations d’urgence ; inspirer la volonté et l’engagement politiques ; et renforcer l’impact par les preuves.

La stratégie indique clairement que le Hub ESU doit continuer à impliquer des personnes et des partenaires de tous les secteurs – aussi bien des Nations Unies, que de la communauté diplomatique, et de l’éducation.

” Au HCR, nous disons souvent que l’éducation n’est pas seulement un moyen d’assurer la protection des enfants et des jeunes, ” – a déclaré Kelly T. Clements, Haut Commissaire adjoint des Nations unies pour les réfugié·e·s – “elle jette également les bases de la résilience individuelle et communautaire. Nous ne pouvons y parvenir efficacement qu’en adoptant une approche multidisciplinaire qui encourage les acteur·trice·s de différents secteurs à travailler ensemble pour répondre aux besoins des enfants et des jeunes de manière holistique.”

Tharindra Arumapperuma, membre du Conseil des jeunes de Global Youth Mobilization, a parlé des attentes qu’elle et ses pairs ont pour un meilleur accès à une éducation de qualité pour les enfants et les jeunes en situation d’urgence : “En temps de crise, l’apprentissage s’arrête-t-il ?” – a-t-elle demandé – “Les jeunes doivent-il·elle·s renoncer à leurs rêves ? Nous ne recevons pas toujours de réponse. Mais si nous pouvions donner la priorité à l’éducation dans les situations d’urgence, de manière proactive, avant qu’une crise ne survienne, nous pourrions éviter bien des situations de crises, à l’avenir.”

La Dr Randa Grob-Zakhary, PDG d’Education.org, a ensuite souligné la nécessité d’établir des processus et de prendre le temps de collecter et d’appliquer de bonnes données aux interventions d’urgence. “”Se dépêcher, mais lentement” : c’est le concept qui explique pourquoi les preuves peuvent avoir un impact aussi important.”– A-t-elle déclaré – “Pour le secteur de la santé, le point positif de la pandémie a été la capacité de création de plusieurs vaccins efficaces, en neuf mois, au lieu des dix années habituelles. Quel effet positif aura le COVID-19 sur le secteur de l’éducation ?”

Des mots de soutien supplémentaires ont ensuite été offerts par trois secteurs différents. S.E. Mme Leslie E. Norton – représentante permanente du Canada auprès des Nations unies et de la Conférence du désarmement à Genève – a affirmé l’importance de l’éducation dans les situations d’urgence pour l’autonomisation des femmes. Yasmine Sherif –directrice d’Education Cannot Wait – a souligné la nécessité de travailler ensemble pour soutenir l’action sur le terrain. Enfin, la professeure Gita Steiner-Khamsi, directrice de NORRAG, Institut des hautes études international et du développement (IHEID) de Genève, a réitéré l’importance de la recherche pour aller de l’avant.