Co-hôtes : EqualMeasures2030, Hub mondial de Genève pour l’éducation dans les situations d’urgence, UNESCO, Global Affairs Canada, Forum for African Women Educationalists (FAWE), Pananetugri Initiative for the Well-being of Women (IPBF), Plan International-Canada
Format : Panel de discussion virtuel.
Durée : 120 minutes
Langues : anglais, français
Contexte :
Pour les enfants – et en particulier les filles – qui vivent dans des contextes de conflit et de catastrophe, l’éducation est une véritable bouée de sauvetage. Des millions d’enfants dans des situations de crise et des contextes fragiles n’ont pas accès à une éducation sûre et de qualité, qui tienne compte de la dimension de genre. Ces enfants et ces jeunes dans des situations d’urgence n’ont pour la plupart pas la chance d’acquérir les compétences socio-émotionnelles et académiques dont il·elle·s auraient besoin pour survivre, se développer et s’épanouir. Les Objectifs de Développement Durable (ODD) liés à l’éducation ne seront jamais atteints tant que les obstacles à l’éducation des filles dans les contextes fragiles, de conflit et de crise ne seront pas pris en compte. Selon l’Indice de genre des ODD 2019 d’EM2030, les dix pays affichant les plus faibles résultats en matière d’égalité de genre figuraient tous dans la liste des États fragiles de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de 2018. Les filles et les adolescentes sont exposées à de nombreuses menaces et de barrières, mal documentées, qui les empêchent d’accéder à une éducation sûre et de qualité. Ces menaces et ces barrières comprennent, entre autres, la violence fondée sur le genre, la discrimination, les mariages précoces et forcés ainsi que le manque d’accès aux soins de santé, à des articles de gestion de l’hygiène menstruelle et à d’autres services essentiels. Pourtant, mieux informés, les gouvernements pourraient adopter des mesures adéquates pour répondre à ces défis. L’égalité de genre et la mise en avant d’une éducation sûre, de qualité et sensible aux questions de genre permettent aux femmes et aux filles de promouvoir des réformes politiques, économiques et sociales et d’influencer la gouvernance et la sécurité.
Equal Measures 2030 collabore avec des organisations et acteurs locaux de défense des droits des femmes, travaillant auprès de femmes et de jeunes filles vulnérables, aussi bien en période de stabilité que de crise. Ainsi, EM2030 tire parti des compétences et de l’expérience de ces différents acteurs locaux qui travaillent en étroite collaboration avec les filles et les femmes des communautés concernées et met à profit de nouvelles approches visant à assurer une éducation de qualité pour les filles dans les situations d’urgence. À travers son travail aux côtés d’organisations de défense des droits des femmes dans sept pays, Equal Measures 2030 a constaté que, lorsque ces organisations fondent leurs analyses sur des données, elles ont plus de chance d’atteindre leurs objectifs, d’avoir un impact et d’accroître leur influence. En mettant en lumière des tendances cohérentes, les données permettent ainsi de renforcer le plaidoyer et d’identifier des solutions concrètes et efficaces.
Compte tenu de l’étendue des possibilités qu’offrent les données aux organisations de défense des droits des femmes, le gouvernement du Canada, conformément aux engagements qu’il a pris dans la Déclaration de Charlevoix ainsi que dans sa Politique d’aide internationale féministe, a apporté son soutien dans le cadre d’un partenariat important avec EM2030 et ses partenaires – le Forum des éducatrices africaines (FAWE) et l’Initiative Pananetugri pour le Bien-Être de la Femme (IPBF)[i], situés respectivement au Kenya et au Burkina Faso – en vue de promouvoir la mise en oeuvre équitable et coordonnée d’une éducation pour les filles et les femmes. En 2021, EM2030 a travaillé en étroite collaboration avec les acteurs locaux au Kenya et au Burkina Faso, pour soutenir les efforts de plaidoyer et de mobilisation afin de garantir que les systèmes éducatifs se basent sur des données qui tiennent compte de la dimension de genre. Ce partenariat et les données générées ont confirmé la nécessité d’accroître la participation des organisations et des mouvements locaux de défense des droits des femmes aux activités de planification et de programmation de l’éducation dans les situations d’urgence.
Le rapport « Mise à profit des données et des partenariats avec les organisations de défense des droits des femmes pour renforcer l’éducation des filles dans les situations d’urgence » présente les observations, les constats et les recommandations faits dans ces deux pays, dans des contextes où les systèmes éducatifs sont encore profondément impactés par la pandémie de COVID-19. Ce rapport réaffirme notre engagement à reconnaître et à renforcer le rôle des organisations de défense des droits des femmes (ODDF) dans la fabrication et l’utilisation de données dans les situations d’urgence. Lorsque les expériences des femmes et des filles des communautés locales, et les obstacles et les défis véritables auxquels elles sont confrontées seront pris en compte dans les prises de décision, non seulement les dynamiques de pouvoir dans le secteur de l’éducation dans les situations d’urgence évoluera, mais cela permettra également de trouver des solutions plus adaptées et efficaces.
Lors du lancement, les intervenant·e·s ont discuté des constats du rapport, en s’appuyant sur les expériences et les données nationales du Burkina Faso et du Kenya, et du rôle clé que jouent les organisations de défense des droits des femmes en tant qu’acteurs de première ligne pour recueillir, analyser et utiliser des données de qualité qui permettent d’améliorer les politiques sur l’éducation des filles dans les situations d’urgence. Les intervenant·e·s ont souligné l’importance de faire entendre leurs voix dans les processus de prises de décisions, pour garantir des systèmes éducatifs sensibles au genre et la réalisation du droit des filles à l’éducation.
Objectifs de l’évènement :
- Présenter le rôle clé des organisations de défense des droits des femmes dans la collecte, l’analyse et l’utilisation de données afin de plaider en faveur d’une éducation de qualité pour les filles dans les situations d’urgence et de faire valoir l’importance d’amplifier leurs voix dans les espaces de prises de décisions.
- Inciter les principaux·ales décideur·eus·s à prendre des engagements ambitieux relatifs aux obstacles à l’éducation des filles dans des situations de crise et de conflit ou dans des contextes fragiles pour faciliter la mise en place de politiques pertinentes.
- Positionner EM2030 en tant que partenaire légitime des organisations de défense des droits des femmes dans l’éducation pour les filles et former un groupe de parties prenantes clés pour donner suite aux recommandations du rapport à tous les niveaux.
Public concerné : le public principal de cette rencontre était constitué de militant·e·s pour l’égalité de genre, en particulier du continent africain, ainsi que d’agences de l’ONU, d’ONG, de bailleur·euse·s de fonds, de responsables politiques qui travaillent pour l’éducation des filles, y compris des représentant·e·s de gouvernements dont la politique étrangère privilégie l’aide à l’éducation pour les filles.