Le changement climatique et l’éducation dans les situations d’urgence – deux défis à relever aujourd’hui

Dilmani Wickramsinghe est une jeune activiste du Sri Lanka. Elle s’est exprimée lors d’un événement organisé par le Hub ESU, dans le cadre des Semaines des réseaux et partenariats humanitaires 2022 (HNPW).

Elle explique ici pourquoi le changement climatique et l’éducation dans les situations d’urgence sont intrinsèquement liés.

Dilmani Wickramsinghe

Je m’appelle Dilmani Wickramsinghe, j’ai 15 ans, et je suis une activiste des droits humaine originaire du Sri Lanka.

Le changement climatique est un problème majeur de notre société actuelle. Il affecte notre planète plus rapidement que nous n’aurions jamais pu l’imaginer. Un grand nombre de personnes sont touchées par cette crise climatique, et il est grand temps d’agir!

Bien que la priorité ne soit pas toujours accordée à l’éducation dans certaines parties du monde, le droit à une éducation de base est un droit élémentaire et fondamental. Les moyens de subsistance des enfants dans certaines zones rurales sont fortement impactés par les effets négatifs du changement climatique, et nous devons agir pour assurer la protection des droits des enfants.

En 2016, mon quartier dans une banlieue de Colombo a été touché par de fortes pluies et des inondations. Même à Colombo, je suis victime du changement climatique. Les niveaux d’eau ont mis quelques jours à baisser, et j’ai été contrainte de manquer l’école. J’ai ressenti l’impact direct de ces inondations. Certain·e·s de mes camarades de classe étaient dans la même situation et ne pouvaient pas aller à l’école, car leurs quartiers étaient inondés.

À l’époque, je n’avais que 10 ans, mais j’ai compris que quelque chose n’allait pas. Avec le recul, c’est ce qui a suscité ma volonté de m’engager contre le changement climatique. Il existe un certain nombre de mesures que le gouvernement pourrait prendre pour s’assurer que l’éducation des enfants ne soit pas affectée. L’une des principales mesures qu’il pourrait adopter, c’est de nous éduquer sur le changement climatique, en l’incluant dans nos programmes scolaires. Nous pourrions aussi mettre en place des actions simples, comme planter des arbres, ou organiser des quiz et des projets sur le changement climatique, en travaillant avec des groupes environnementaux.

Les enfants doivent également être encouragés à s’exprimer sur le changement climatique au Sri Lanka. Le gouvernement devrait disposer d’un plan d’action pour éduquer les enfants, les informer et identifier les autorités compétentes pour mettre en place les mesures nécessaires.

En 2020, j’ai suivi un atelier sur le changement climatique offert pas Save the Children, dans le cadre duquel j’ai eu l’opportunité de participer à diverses conversations, conférences et ateliers en ligne. Cet atelier m’a permis d’améliorer mes connaissances sur le changement climatique et ses impacts, mais aussi de rencontrer et de discuter avec des jeunes activistes du climat des quatre coins du monde, déterminé·e·s à sauver le monde par leurs actions et leurs combats.

Dans les zones rurales, les catastrophes telles que les sécheresses, les inondations et les glissements de terrain sont fréquentes. Les enfants sont fortement impactés par ces catastrophes. Leur droit à l’éducation peut être détruit. Non seulement ils ne peuvent pas aller à l’école, mais ils peuvent être déstabilisés, incapables de se concentrer sur leurs études ou leur bien-être mental. Il y a aussi le risque que leurs maisons et leurs écoles soient détruites, que leurs biens soient endommagés et qu’ils ne puissent pas satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ces différents éléments font parties des principaux impacts du changement climatique sur les zones rurales.

Au cours du mois dernier (avril 2022), nous avons été confrontés à des coupures de courant régulières de plusieurs heures. Cela met en évidence la dépendance du Sri Lanka aux combustibles fossiles. Nous dépendons fortement des combustibles fossiles, de nos voitures à notre électricité. Bien qu’il existe quelques centrales hydroélectriques, solaires et éoliennes, l’utilisation de ces sources renouvelables est comparativement plus faible que l’utilisation des combustibles fossiles. Cette crise de l’énergie fait souffrir les gens, quel que soit leur âge ou leur classe sociale. Les étudiant·e·s ont beaucoup de mal à se concentrer sur leurs études, que ce soit pendant les heures de cours ou à la maison. Le droit à l’éducation, qui est l’un des droits fondamentaux d’un enfant, a été très largement perturbé par ces coupures de courant. Dans cette situation d’inondation, les moyens de transport des élèves ont également été perturbés, ce qui est une autre raison pour laquelle ils n’ont pas pu aller à l’école. La seule solution était donc l’apprentissage en ligne. Mais avec ces coupures de courant, l’apprentissage en ligne était également impossible. Il est donc grand temps de prendre les mesures nécessaires pour passer à des sources d’énergie renouvelables et respectueuses de l’environnement. Le système éducatif doit sensibiliser tous les enfants aux effets du changement climatique et à la dépendance aux combustibles fossiles, ainsi qu’à la protection et à l’amour de l’environnement.

Le temps presse, le changement climatique est déjà là. Mais la question est la suivante : Le Sri Lanka est-il enfin prêt à agir ? Ou les enfants doivent-ils grandir sans avenir ? Nous devons respecter notre mère nature et l’aider à survivre.

La terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la terre. – Chef Seattle