Pour les enfants – et en particulier les filles – qui vivent dans des contextes de conflit et de catastrophe, l’éducation est une véritable bouée de sauvetage. Des millions d’enfants dans des situations de crise et des contextes fragiles n’ont pas accès à une éducation sûre et de qualité qui tienne compte de la dimension de genre. Ces enfants et ces jeunes dans des situations d’urgence n’ont pour la plupart pas la chance d’acquérir les compétences socio-émotionnelles et académiques dont iels auraient besoin pour survivre, se développer et s’épanouir.
Le rapport Equal Measures 2030 : “Mise à profit des données et des partenariats : renforcer l’éducation des filles en situations d’urgences avec les organisations de défense des droits des femmes” met en avant l’expérience, les conclusions et les recommandations à une période où la pandémie de COVID-19 continue d’impacter le monde et de perturber les systèmes éducatifs.
“L’accès aux statistiques nationales est essentiel pour permettre un plaidoyer efficace et répondre aux besoins en matière d’éducation au niveau local”, a déclaré Nadia Ahidjo, responsable de programme chez Equal Measures 2030. “Les organisations locales de défense des droits des femmes jouent un rôle essentiel dans la collecte de données et elles ont également besoin d’avoir accès aux bases de données nationales tant pour développer leurs services que pour mener un plaidoyer efficace. Ces organisations sont malheureusement trop souvent absentes des discussions au niveau national.”
Jessica Oddy, de Equity-Based EiE Consulting, est d’accord : “Les personnes les plus concernées par ces questions sont souvent très éloignées de la prise de décision. S’attaquer à cette dynamique de pouvoir contribuerait grandement à améliorer les résultats pour les femmes et les filles.”
Les intervenant·e·s des niveaux local, national, régional et mondial ont reconnu l’importance de veiller à ce que les acteurs locaux soient des partenaires égaux dans la collecte et l’analyse des données, la prise de décision et la mise en œuvre.
“À Global Affairs Canada, nous avons été impressionné·e·s par la flexibilité et l’efficacité de nos partenaires des organisations de défense des droits des femmes pour répondre aux défis du COVID-19”, a déclaré Kathleen Flynn-Dapaah, directrice de l’éducation de GAC, tandis qu’Alison Holder, directrice d’Equal Measures 2030, a noté : “Nous demandons parfois à nos partenaires si les décideur·euse·s politiques sont surpris·es par les données qui leur sont présentées. La réponse est souvent oui, même lorsque ces données proviennent du gouvernement lui-même.”
Le nouveau rapport réaffirme l’engagement à reconnaître et à renforcer le rôle des organisations de défense des droits des femmes dans la production et l’utilisation des données en situation d’urgence, en particulier pour l’éducation des filles. Lorsque les décisions seront éclairées par des données solides sur les femmes et les filles, qui prennent en compte les véritables obstacles et les défis auxquels elles sont confrontées, non seulement les dynamiques de pouvoir dans l’écosystème de l’ESU commencera à changer, mais il en résultera des solutions plus réactives, adaptées et efficaces. “Aujourd’hui, nous avons entendu parler du travail diversifié et précieux que les organisations de défense des droits des femmes apportent dans ce domaine, mais aussi dans les domaines de la santé, de la consolidation de la paix, du climat, de l’inclusion – notre discussion d’aujourd’hui est liée à tous ces sujets”, a conclu Petra Heusser, coordinatrice du Hub mondial de Genève pour l’éducation dans les situations d’urgence. “Nous devons continuer à pousser nos partenaires travaillant dans d’autres secteurs à comprendre l’importance d’intégrer le genre et l’éducation dans tous les plans et toutes les réponses aux urgences.”